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Article 1 - Partie 4b/6 - Déterminisme Professionnel

DETERMINISME SOCIAL ET PROFESSIONNEL

 « Ou comment le coach accompagne le coaché pour choisir librement son statut ? »

PARTIE 4b/6

Déterminisme Professionnel

Le déterminisme social étendu au déterminisme professionnel

     Bien qu’ayant une définition et un domaine au premier abord différente, dans cette seconde partie est mise en avant la liaison évidente entre le déterminisme social et professionnel.

J’ai pu identifier que finalement le déterminisme s’avère être autant individuel que systémique et dans le domaine professionnel, qu’il soit dans un TPE, une PME ou chez un grand compte, l’individu est son propre système au sein d’un système plus gros (l’entreprise) lui-même au sein d’un autre système avec ses propres règles qui ne sont pas nécessairement, voire pas du tout, soumis aux mêmes règles définies dans la société.

Ceci étant dit, ces règles propres à la société comme je les ai identifiées précédemment sont à la base de notre intégration dans les entreprises, comme des passeports obligatoires nous permettant de montrer patte blanche pour avoir accès aux différentes strates de la pyramide.

Et là encore, bien que tout ne soit réellement jamais figé, la majorité fait que le « multipass du peuple » est quasi inexistant car les règles sont telles que tout est ordonné sur la base des connaissances standard acquises dans le système sociétal.

J’en veux pour meilleur exemple la fonction publique[1] qui présente par exemple l’accès à ses postes sur la base de concours et de niveaux scolaires clairement affichés et au-delà du concours il est ensuite impossible d’évoluer autrement que par l’ancienneté sur une voie tracée.

Déterminisme – diplôme et fonction publique

A noter également que la partie privée de notre industrie ne procède pas vraiment autrement en classifiant par position et coefficients les individus en fonction de l’âge et des années d’expériences mais aussi du diplôme et de l’appartenance aux réseaux de grandes écoles comme un ayant droit, un raccourci immédiat vers des strates managériale plus élevées.

D’ailleurs, comme le dit Charles PEPIN, « Dans ce vieux pays qu’est la France, nous nous définissions […] toute notre vie par les diplômes obtenus quand nous vivions encore chez nos parents »[4].

A la même page de son ouvrage, il mentionnera également cette anecdote en entreprise ou cadre et dirigeants se présentent par leurs écoles et années de promotions (« HEC 76 », « ENA 89 », « X 80 ») [5].

Comme il le mentionne alors « Le message implicite est clair :  Le diplôme que j’ai réussi me donne à vie une identité et une valeur » [6]. Je comprends par là un auto-déterminisme social qui engendre de par le fait un statut au sein de la société mais également une position déterminée dans l’industrie selon les règles qu’elle applique et donc un déterminisme professionnel dont la position est souvent une reproduction de la position sociale.

            Compte-tenu de ces critères de sélection interne aujourd’hui dans nos entreprises françaises, et plus l’entreprise est grosse plus cela se vérifie, il est quasiment impossible à un employé de devenir « transclasse » et de progresser tout en contribuant à faire grandir son entreprise en même temps que lui évolue.

C’est d’ailleurs un mal bien connu qui fait qu’aujourd’hui nos industries ont évoluées faisant que « du management hiérarchique caractéristique de l’entreprise taylorienne centré sur le produit, nous sommes passés du management participatif et collaboratif par projets et par objectifs, caractéristique d’une entreprise centrée sur le client » [5] reléguant l’individu dans l’entreprise au 4ème plan après le client, l’entreprise et le management.

Il est ainsi devenu presque illusoire, tenant compte de la place aujourd’hui de l’individu de faire carrière dans une entreprise comme se fût le cas il y a encore 30 ou 40 ans  tellement les grilles salariales sont devenus les références obligatoires desquelles il ne faut jamais sortir, tellement la volonté industrielle est principalement accès sur le profit immédiat et sans doute aussi à cause de ces strates managériales souvent déconnectées de la vie réelle, accès sur les mesures de performances et de résultats imagées par un smiley que l’on cherche exclusivement à rendre vert ou orange dans le pire des cas.

Ces déconnexions combinées aux règles imposées par le pouvoir managérial, le jeu des réseaux et très certainement les égos ajoutent à se déterminisme professionnel et pour beaucoup de nos grosses industries, une source importante de leurs maux. Il en est même apparu un principe bien connu : le principe de PETER.

Cette « loi empirique relative aux organisations hiérarchiques proposée par Laurence J. Peter et Raymond Hull dans leur ouvrage » [6] se définie « selon le principe, « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence », avec pour corollaire que « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité ».[7] 

J’aime assez cette loi que je n’ai découvert que récemment et que je n’ai malheureusement que trop vécu durant mes dernières années dans le milieu des grosses entreprises privées.

Quoiqu’il en soit, ce principe, au-delà de ce qu’il est et de ce qu’il génère au sein de nos sociétés, est une des causes du déterminisme professionnel au même titre que le sont les règles plus administratives liées aux compétences certifiées et autres diplômes.

Considérant cela, le déterminisme est bel et bien présent dans nos entreprises et encore plus rares sont ceux qui progressent réellement au sein de cette frénésie de performance économique, faisant disparaître de l’équation le principal acteur de la création du système : l’Homme.

Peut-être suis-je moi-même au seuil de cette incompétence et cela me pousse à choisir une autre voie plus épanouissante, peut-être est-ce ma méthode pour sortir de mon déterminisme professionnel.

[1] FONCTION PUBLIQUE (2020)

[2] PEPIN C. (2016), p18

[3] PEPIN C. (2016), p18

[4] PEPIN C. (2016), p18-19

[5] ZORZI A. (2018)

[6] WIKIPEDIA (2020)

[7] WIKIPEDIA (2020)