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Article 1 - Partie 3/6 - Déterminisme Social

DETERMINISME SOCIAL ET PROFESSIONNEL

 « Ou comment le coach accompagne le coaché pour choisir librement son statut ? »

PARTIE 3/6

Déterminisme Social

      Ayant précédemment défini ce qu’était le déterminisme en général, il est maintenant important de clarifier ce qu’est-ce que le déterminisme social.

 Une étude de l’Institut Sapiens propose une définition très intéressante en décrivant le déterminisme social comme étant une « idée selon laquelle l’origine socio-économique d’un individu permettrait de prédire avec plus ou moins d’exactitude sa position dans l’échelle sociale une fois atteint l’âge adulte. Le déterminisme social est originellement une théorie sociologique qui considère que le fait social détermine les actions des individus sans que ceux-ci n’aient la capacité de se déterminer par eux-mêmes, spontanément, volontairement et sans qu’ils n’aient la capacité d’agir, d’effectuer des choix. »[1]

Là encore, et heureusement, je retrouve la définition première du déterminisme avancée par Spinoza mais l’important reste dans la définition du mot social et ce qu’il couvre.

Par définition social représente ce qui est « relatif à la vie des hommes en société (comportement, contrat, devoir, esprit, état, instinct social ; vertu sociale ; acquis social.) »[2] et donc j’élargirai le déterminisme social à trois autres types de déterminismes issus des théories naturalistes :

·         Le déterminisme biologique (l’hérédité, la race)

·         Le déterminisme social (la société, le milieu)

·         Le déterminisme historique (l’Histoire, le moment)

Avant d’aller plus loin dans l’éclaircissement de ces trois points, il est je pense important de rappeler que cette « méthode naturaliste est influencée par les théories de Taine concernant le déterminisme »[3].

Hippolyte Taine est un philosophe du 19ème siècle dont on dit que « l’esprit philosophique est doublé en lui d’un esprit scientifique et d’une âme d’artiste. »[4]. Pour comprendre son approche il m’est nécessaire de rappeler, qu’étant donné le contexte culturel de l’époque, « sa conception scientifique de l’univers est celle d’une Unité organique dont l’esprit et la nature, le corps et la matière ne sont que des aspects et des formes, une série infinie, dans un mouvement éternel soumis aux lois d’un déterminisme absolu. » [5] .

C’est d’ailleurs sur la base de ce principe que Taine fera de l’ensemble de ses œuvres majeures de la psychologie appliquée comme il le fit au travers de « sa théorie de la faculté maîtresse, de la race, du moment, du milieu, des dépendances et des conditions » [6].

Et pour mieux imager et comprendre encore ce que sont ces déterminismes, l’analyse de certains textes de Zola sont un bon terreau pour imager ces phénomènes car l’auteur ne l’oublions pas, critique envers ses contemporains, « opère la transfiguration d’une réalité particulière en symboles » [7] .

 « Le déterminisme social est donc un phénomène complexe. Ses causes sont multiples et un nombre incalculable de facteurs entrent en jeu. » [8]

 Je définirai alors le déterminisme biologique comme étant directement lié au patrimoine génétique. Car dès lors où nos capacités intellectuelles, cognitives ou encore sensorielles sont la résultante de tares génétiques ou de déviance comportementales impactant directement le patrimoine de notre descendance comme le font la surconsommation d’alcool, de tabac ou autres produits non naturels, il est alors difficile voire impossible de modifier les altérations qui en découle. Altérations confirmées comme cause du déterminisme social par les travaux de Robert Plomin [9] ou encore ceux de l’American Economic Review [10] qui conclut : « les fortes corrélations entre le niveau d’éducation des parents et celui des enfants sont principalement dues aux caractéristiques de la famille et aux capacités héritées ».

« L’hérédité a ses lois, comme l’apesanteur » écrivais Zola dans La fortune des Rougon.

[1] BABEAU O. & MOUKALA SAME G. (2019), p12

[2] CNTRL (2020)

[3] GUERREIRO C. (2012)

[4] BOURDEAU J. (2012)

[5] BOURDEAU J. (2012)

[6] BOURDEAU J. (2012)

[7] GUERREIRO C. (2012)

[8] BABEAU O. & MOUKALA SAME G. (2019), p30

[9] PLOMIN R. & VON STRUM S. (2018)

[10] BLACK S., DEVREUX P. & SALVANES K. (2003)