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Article 1 - Partie 2/6 - Déterminisme et Liberté

DETERMINISME SOCIAL ET PROFESSIONNEL

 « Ou comment le coach accompagne le coaché pour choisir librement son statut ? »

PARTIE 2/6

Déterminisme et Liberté

« Les hommes se croient libres pour cette seule cause qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorant des causes par où ils se déterminent. »

Baruch SPINOZA

      Dans cette deuxième partie de cette série, je vais d’abord aborder la définition et la vision du déterminisme social et professionnel dans l’histoire, du règne animal à nos jours. Cette approche a pour but de poser les fondements et d’identifier l’ancrage de cette pratique dans nos comportements socio-professionnels.

      Ces définitions sont données sur la base de plusieurs lectures et recherches. Cependant, la suite de l’analyse ne couvrira qu’une vision humaniste de l’approche, se limitant à l’individu en tant qu’être et pas forcément en tant que groupe.

      Il me semble utile avant tout de définir ce qu’est le déterminisme en soi.

De nombreux intervenants coaches, psychologues et sociologues entre autres ont partagés leurs points de vue sur le sujet au travers d’ouvrages dédiés et autres conférences.

Avant de mettre éventuellement ces éléments en avant il me semble opportun de prime abord de mentionner celui qui, pour moi, en est la référence historique : Baruch Spinoza.

A l’opposé de Descartes qui prônait la dualité de l’homme, ce philosophe du XVIIème siècle a mis en avant un point de vue particulier et avant-gardiste pour l’époque, sur le principe même que « la liberté de l’homme, son libre arbitre, est une illusion ».[1]

Ainsi au travers d’une de ses affirmations, « L’ordre et la connexion des idées sont les mêmes que l’ordre et la connexion des choses » [2], Spinoza met clairement en avant le fait que « nos actes sont la conséquence mécanique de nos idées de même que nos idées sont la conséquence mécanique de nos actes » [3].

      Plus clairement Spinoza porte à notre attention le fait que tous nos choix sont soumis au résultat inconscient de raisons, de causes, qui font de notre choix un vernis de libre-arbitre réaction de nos émotions. Ainsi, il définit le déterminisme comme étant « l’idée que, dans un monde physique, tout est soumis à la loi de causalité » [4].

      C’est ainsi que nous pouvons alors nous poser la question de qui la poule ou de l’œuf est venue en premier et finalement sommes-nous responsables de ce que nous pensons ou de ce que nous faisons car, tel le domino qui tombe à la fin d’une longue suite d’autres dominos, notre choix, si nous pouvons l’appeler encore ainsi, résulte du respect d’un certain nombre de règles physiques liées à notre environnement et il est parfois difficile voire impossible de prendre conscience du lien entre le facteur déclencheur et la finalité de l’action.

Le schéma ci-dessous est une parfaite illustration de ce que pourrait être une des facettes du déterminisme au travers de ce que fut une expérience personnelle, marquant l’influence issus des conditions environnementales et sociales des acteurs :

Exemple de déterminisme vécu

Dès lors, si je considère que nos actes et nos choix ne sont que le résultat d’évènements et d’actions issues d’interactions avec notre environnement, tant que je n’en prends pas conscience, Spinoza me fait comprendre que je n’ai alors aucun libre-arbitre.

Ceci étant dit il est important aussi de considérer que pour Spinoza, la liberté existe, car l’être humain, parce qu’il est doué de conscience, qu’il est un être de raison, est de par le fait capable de prendre conscience de ses actes, de se rendre compte des influences qui vont orienter ses choix et ses actions et donc de ce qui le détermine.

« C’est par la raison que l’homme accède à la liberté. »

Baruch SPINOZA

Au travers de ce deux citations, je comprends alors que pour l’homme, la raison c’est d’abord la capacité de comprendre que je suis déterminé par des influences qui agissent sur nos émotions et donc sur des caractéristiques non maîtrisées de mon être.

A cet instant je peux alors affirmer que si l’homme est capable de prise de recul, de prise de conscience, face à ce qui l’entoure alors il est capable de s’affranchir de ce déterminisme.

Les articles suivants esquisseront la méthodologie du coach et montreront qu’il est un atout majeur dans l’accompagnement du client vers sa liberté.

Il est aussi intéressant d’y retrouver également son questionnement sur l’impact de la liberté de l’individu car si nous évoluons et sommes le produit d’un environnement naturel et d’un environnement social, comment ne pas être déterminés par eux ?

En posant ces définitions et en réalisant un début d’analyse force est de constater que l’entreprise, la société, nos organisations, notre environnement sont systémiques et générateurs de déterminismes.

Et si au final, le déterminisme n’était qu’un Nème modèle systémique ?

Le modèle systémique étant défini comme « un système par ses entrées, ses processus de transformation, ses sorties et ses régulations », l’individu en tant qu’être biologique est un système à lui seul en interaction permanente avec ses environnements.

Mais ces modèles systémiques que sont les organisations, les entreprises, les sociétés ne conditionnent-elles pas l’individu à devenir une fonction, un rouage qui ne devra avoir qu’un seul rôle afin de garantir la pérennité du groupe ?

Sur la base de cet éclaircissement les articles suivants aborderont quelques variables contextuelles associées au déterminisme à savoir : le déterminisme social et professionnel.


[1] LE PRECEPTEUR (2020)

[2] LE PRECEPTEUR (2020)

[3] LE PRECEPTEUR (2020)

[4] LE PRECEPTEUR (2020)